Conrad Colman qualifié pour le Vendée Globe 2024
Parti de New-York voilà 14 jours, Conrad Colman a franchi la ligne d’arrivée, mouillée au large des Sables d’Olonne, jeudi 13 juin à 18 heures et 47 minutes. Après avoir parcouru sur le fond 3 710.1 milles à travers l’Atlantique, le navigateur décroche la 21e place, obtenant ainsi son ticket d’entrée pour le prochain Vendée Globe, dont le départ sera donné le 10 novembre. Malgré la fatigue due à des conditions météos capricieuses, il a remonté les « Champs-Élysées de la mer », mythique chenal des Sables, soulagé et plein d’espoir pour les mois à venir.
Objectif rempli pour Conrad Colman
Conrad Colman, épuisé, mais heureux, a retrouvé la terre ferme après un mois de traversée de l’Atlantique. Le navigateur a d’abord convoyé son Imoca MS Amlin de Lorient à New-York, puis a participé à la transatlantique New-York Vendée. Il n’a foulé le sol américain que 36 heures avant de repartir vers la France, espérant se qualifier pour le Vendée Globe 2024. C’est désormais chose faite ! « C’est un énorme soulagement, confie-t-il. Après plusieurs années de travail, je peux enfin lever les yeux et ne plus avoir cette épée de Damoclès au-dessus de la tête. J’ai vraiment le sentiment qu’un chapitre s’est clos, retraçant mon avant-saison et les précédentes, pour enfin arriver à cette phase-là. Je peux maintenant commencer une nouvelle histoire, basée sur la fiabilité et la performance. »
Son arrivée aux Sables d’Olonne constitue un clin d’œil supplémentaire à cette course qu’il affectionne tant et à laquelle il a pris part en 2016-2017. C’est également ici qu’il a fait ses premiers pas sur le territoire français et découvert l’enthousiasme qui entoure le Vendée Globe. « Même si je vis à Lorient, j’ai un attachement profond pour cette ville », précise Conrad Colman. Malgré un hiver et un printemps intenses, entre la recherche de partenaires et les travaux de son Imoca, Conrad a réussi à atteindre son objectif, sans jamais perdre de vue son côté compétitif.
Une course qui a mis ses nerfs à rude épreuve
Avouons-le, Éole n’a pas été clémente avec les marins lors de cette chevauchée de l’Atlantique, les laissant souvent à leurs propres incertitudes. « C’était une course très difficile. Les prévisions météos ne correspondaient pas vraiment avec la réalité, raconte Conrad Colman. Être bloqué, c’est éprouvant pour tous les navigateurs, surtout en solitaire. Ce n’est pas le moment où l’on peut se reposer. Paradoxalement, être dans la tempête est parfois plus reposant que de rester coincé dans la pétole. » Les zones sans vent se sont enchaînées, fermant certaines portes que Conrad espérait emprunter. Et d’ajouter : « Le bateau était immobilisé, je me sentais moi-même prisonnier. Même si je n’avais pas d’objectifs précis de classement pour cette transatlantique, j’étais là avant tout pour m’entraîner. Je n’ai jamais caché mon esprit compétitif, je voulais faire de mon mieux. »
Au départ, se trouvant dans le dernier tiers, Conrad tente de contourner l’anticyclone par le Sud, aux côtés d’Eric Bellion et de Violette Dorange, qui ont réussi à s’échapper à temps, gagnant ainsi quelques places au classement. « J’étais obligé de remonter pour traverser le milieu de cette zone anticyclonique », explique Conrad. À quelques jours de l’arrivée, alors qu’il se trouve à près de 400 milles au Nord Est des Açores, Conrad opte pour une autre option plus au Nord, en contact avec d’autres bateaux à dérives, à l’instar de celui de Manuel Cousin. « Je suis très content d’avoir pu accrocher ce groupe et d’avoir réussi à distancer certains de mes camarades, s’enthousiasme Conrad. J’ai bien défendu les Imoca à dérives, ce qui montre quand même un fort potentiel pour les mois à venir. »
Fiabilisation du bateau
En vue de sa prochaine participation au Vendée Globe, Conrad Colman vise à accomplir son défi des énergies renouvelables lors de son tour du monde. Le navigateur néo-zélandais a d’ailleurs été le premier à boucler « l’Everest des mers » sans utiliser d’énergie fossile. La transatlantique New-York Vendée a ainsi confirmé le succès du travail réalisé en amont, notamment en ce qui concerne la projection et le stockage de l’énergie verte à bord. « Nous avons recâblé le bateau et ajouté des panneaux solaires, souligne-t-il. Je suis très satisfait, car c’est ce qui me distingue des autres concurrents. »
Malgré un budget limité, Conrad Colman avance dans son aventure. Il a d’ailleurs terminé sa dernière transatlantique en utilisant ses anciennes voiles. « Je ne voulais pas mettre de milles supplémentaires à mes voiles de course, poursuit-il. J’ai une collection de voiles qui datent de 2012, 2016, et 2020, j’ai donc sorti les vieux torchons ! » Toujours à la recherche de partenaires pour l’accompagner dans son tour du monde, le navigateur commence à rêver de ses retrouvailles avec les mers du Sud.
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